Nantes, 6ème ville de France, est réputé pour être une ville riche en histoire et où il fait bon vivre. Mais pour certains jardiniers et botanistes, la cité des Ducs est réputée pour sa collection de camélias. Dans cet article, nous allons retracer les origines du camélia, de son arrivée en Occident, et comprendre son lien symbolique avec la ville de Nantes.
L’ORIGINE ET LE MILIEU NATUREL DU CAMÉLIA
Avant d’arriver à Nantes, le camélia a dû parcourir un long chemin. Cet arbuste aux fleurs envoutantes est originaire d’Asie de l’est. De la pointe nord du Japon, jusqu’au Bhoutan, en passant par le Cambodge, le camélia est présent naturellement sur une large partie de l’Asie de l’est. Il faut souligner que les conditions naturelles s’y prêtent : le sol y est acide, l’humidité est constante, et le climat est relativement tempéré. Ces conditions sont idéales pour la culture du camélia.
Milieu naturel du Camélia – Source : « 1001 camellias à Nantes et dans toute la Bretagne » – Editions d’Orbestier
Connus depuis le 4ème siècle par les chinois, les premiers camélias sont arrivés au Portugal au milieu du 16ème siècle. C’est à la moitié du 18ème que les anglais ont importé « par erreur » une grande quantité de camélias d’ornement. En effet, les Anglais avaient l’envie de produire directement leur thé chez eux. Ils ont ainsi demandé à des exportateurs chinois de les fournir en camellias sinensis (la variété de camélia produisant la feuille de thé). Les Chinois ayant vu un risque pour la pérennité de leurs exportations de thé, ont envoyé des camélias d’ornement à la place de camellias sinensis.
C’est en 1783 que le camélia est arrivé en France. Cet arbuste fut très apprécié pour la diversités de ses fleurs, son feuillage persistant et sa longévité. Notez qu’un camélia peut vivre plusieurs centaines d’années ! Une fois arrivé en Europe de l’Ouest, le camélia s’est très bien acclimaté à l’environnement naturel européen. À ce jour, le camélia peut être cultivé partout en France, à condition d’avoir un sol suffisamment acide et de l’exposer à l’ombre dans les régions ensoleillées du sud. Les camélias se sont aussi implantés dans d’autres continents, tels que l’Amérique du Nord, et l’Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande).
L’ARRIVÉE DU CAMÉLIA À NANTES
Il faut attendre le début du 19ème pour que les premiers camélias arrivent à Nantes. Ferdinand Favre, alors homme d’affaires à l’époque, et passionné par la botanique, a importé les premières graines d’Angleterre. C’est au Jardin des Plantes que le premier camélia de Nantes a été planté. Ce camélia est toujours présent à l’ouest du parc, du coté du Lycée Clemenceau.
Lorsque Ferdinand Favre est devenu maire de Nantes, il eut le souhait de développer davantage la production du camélia. S’en est alors suivi une importante production de camélias par les pépiniéristes Nantais. De nombreux croisements et hybrides ont alors vu le jour. Parmi ces grands pépiniéristes Nantais, nous pouvons parler d’Henri Guichard, qui à partir de 1864, a donné naissance à de nombreux cultivars. Sa pépinière fut ensuite rachetée par Claude Thoby, qui à son tour, est aussi devenu un grand acteur du monde du camélia. Du 19ème au 20ème siècle, la région nantaise est devenue la première zone de production de camélias. Cette zone a fini par s’étendre sur une grande partie de la Bretagne.
LA COLLECTION DE CAMÉLIAS DE LA VILLE DE NANTES
À travers ses différents parcs (listés plus loin dans cet article), la Ville de Nantes regroupe environ 24 espèces de Camélias. Certaines d’entre elles sont communes, et d’autres sont rares, et même en voie d’extinction. Parmi les variétés de camélias classifiées en liste rouge par l’UICN (Union Internationale pour la conservation de la Nature), la Ville de Nantes en abrite 6. Si nous élargissons le périmètre à la Bretagne, c’est au total 18 variétés rares qui y sont abritées, sur les 51 classifiées par l’UICN. Les camélias de Nantes sont donc une fierté que la ville ne néglige pas.
À ce jour, la collection de camélias de la ville de Nantes est dominée par le camellia japonica (75% des variétés). Le camellia williamsii (5,7%) et le camellia sasanqua représente l’autre majorité des variétés des camélias de Nantes.
Preuve de son amour pour les camélias, la ville de Nantes a accueilli en 2018 le congrès international du Camélia.
OÙ TROUVER DES CAMÉLIAS À NANTES ?
Si vous vivez à Nantes, ou que vous y êtes de passage pour le tourisme, vous pourrez retrouver des camélias dans les parcs suivants :
LE JARDIN DES PLANTES DE NANTES :
Situé à proximité de la Gare SNCF, le célèbre parc de Jules Vernes regroupe environ 600 cultivars de camélias, sur une superficie de 7 hectares. Le printemps est la période idéale pour visiter le Jardin des Plantes car les camélias du Japon auront fleuris.
LE PARC DE PROCÈS
Situé sur la ligne de bus du C6, le parc de procès est plus étendu que le jardin des plantes. Sa collection de camélias est néanmoins moins importante. Cependant, le plaisir est au rendez-vous au printemps, lorsque que les haies et massifs de camélia blancs, rouges ou roses sont en fleurs.
LE PARC DE LA GAUDINIÈRE
D’une superficie de 12,5 hectares, le parc de la Gaudinière est idéal pour s’y promener, même s’il est vallonné et pentu. Au printemps comme en automne, vous y croiserez un camellia japonica par-ci, ou un camellia sasanqua par-là.
LE PARC DE LA BEAUJOIRE :
Ce grand parc en périphérie de Nantes propose une belle collection de camélias. En outre, il est réputé pour abriter de nombreux rosiers et magnolias.
PARC DU GRAND BLOTTEREAU
Situé dans le quartier de Doulon à Nantes, ce parc de 19 hectares regroupe la plus grande diversité de camélias de Nantes. Ce sont quelques 1200 cultivars qui y résidents.
